300 pages - janvier 2024
ISBN papier : 9781789481068
ISBN ebook : 9781789491067

Code ERC :

SH2 Institutions, Values, Environment and Space
SH2_10 Land use and regional planning
SH2_11 Human, economic and social geography

 
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Au cours de la pandémie de Covid-19, le terme « vulnérable » a été appliqué aux « individus », « populations », « groupes » ou « pays », y compris dans les lois et les règlements. Plutôt qu’une étiquette pour gouverner les personnes et les territoires, la notion de vulnérabilité devait permettre de s’attaquer aux causes profondes des crises, à la pauvreté et au mal-développement ainsi qu’aux inégalités et aux injustices qu’elles entraînent, qu’elles soient d’ordre social, politique, économique ou environnemental. Malgré cette dimension radicale, la vulnérabilité a été progressivement intégrée dans les politiques publiques et par les organisations internationales.

Vulnérabilité, territoire, population s’adresse aux chercheurs, étudiants, gestionnaires et décideurs concernés par la gestion des risques et des crises, et par les changements climatiques et environnementaux. La première partie examine les multiples approches théoriques et conceptuelles, la deuxième explore les évaluations de la vulnérabilité, à l’aide d’exemples au Nord et au Sud, et la troisième discute des outils, politiques publiques et mesures prises pour réduire la vulnérabilité.

Partie 1. Les multiples approches théoriques et conceptuelles de la vulnérabilité
Partie 2. Approches territoriales et évaluations de la vulnérabilité
Partie 3. Des outils aux politiques publiques, discours et actions

Samuel Rufat

Samuel Rufat est professeur de géographie à CY Cergy Paris Université et membre de l’Institut Universitaire de France. Ses recherches portent sur la vulnérabilité, la résilience urbaine, les représentations des risques, l’adaptation au changement climatique et la gestion des catastrophes.

Pascale Metzger

Pascale Metzger est chercheure de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) au sein du Laboratoire PRODIG. Elle étudie les risques et l’environnement dans les grandes villes d’Amérique latine et met l’accent sur le rôle des sciences sociales sur ces problématiques.

Chapitre 1

Vulnérabilités plurielles : approches en sciences humaines et sociales (pages : 13-34)

Une grande variété de concepts et de problématiques sont mobilisés par les sciences sociales pour approcher la vulnérabilité. L’émergence des concepts de résilience ou adaptation traduit des postures différentes. Le développement dans des recherches interdisciplinaires de notions comme souffrance environnementale ou zones de sacrifice témoigne de l’exacerbation de la vulnérabilité et de sa difficile réduction opérationnelle.


Chapitre 2

Modèles conceptuels de la vulnérabilité ou des vulnérabilités (pages : 35-52)

Les différentes façons de formaliser le concept de vulnérabilité pour le rendre opérationnel conduisent à des recommandations différentes pour les politiques publiques et l’aménagement du territoire. Ces modèles ont évolué en passant d’une focalisation initiale sur les aspects physiques et de gestion à une inclusion croissante des facteurs sociaux.


Chapitre 3

Risques, crises et vulnérabilité ordinaire (pages : 53-72)

La vulnérabilité ordinaire prend le contre-pied de l’acception classique du risque en disqualifiant l’évènement exceptionnel habituellement pris comme point de départ du risque. Cette approche est en cohérence avec « la construction sociale du risque », en l’inscrivant théoriquement dans un processus de construction, historique, territorial, social et politique qui se joue dans l’ordinaire du monde social.


Chapitre 4

Vulnérabilités, gouvernance des risques et jeux d’acteurs (pages : 73-93)

La mise à l’agenda de la vulnérabilité dans les politiques publiques se traduit par l'invention de dispositifs locaux. En entrant dans l’espace privé des habitants ou des acteurs économiques, ils rencontrent inertie, résistance voire opposition. Pourtant ces réponses d’adaptation constituent des alternatives aux protections structurelles qui trouvent leur limite face au changement climatique.


Chapitre 5

Les vulnérabilités au défi de la mesure et de l’opérationnalisation (pages : 97-121)

Conceptualiser, mesurer et opérationnaliser la vulnérabilité est une démarche qui ne va pas de soi. La compréhension actuelle des vulnérabilités est guidée par des théories, des méthodologies et des mesures issues de différentes écoles de pensée. L’analyse critique de ces outils montre l’importance d’interroger leur validité, notamment parce qu’ils sont utilisés dans l’aide à la décision.


Chapitre 6

Évaluer la vulnérabilité territoriale : pour une approche intégrée (pages : 123-143)

La vulnérabilité territoriale intègre l’ensemble des dynamiques d’un territoire à risque. Dans cette perspective territoriale, trois approches sont mises en œuvre dans les travaux de recherche : par les enjeux, par les interdépendances et par les temporalités.


Chapitre 7

Analyser la vulnérabilité des réseaux et des infrastructures critiques (pages : 145-161)

Les réseaux techniques sont considérés comme des infrastructures critiques dans de nombreux pays. La complexité de ces systèmes sociotechniques interdépendants rend l’analyse de ces infrastructures difficile, en particulier l’évaluation de leur vulnérabilité. Les multiples aléas auxquels ces infrastructures sont exposées sont connus, mais les réponses apportées pour y faire face sont souvent insuffisantes.


Chapitre 8

De la vulnérabilité sanitaire des territoires à la réduction des inégalités de santé (pages : 163-178)

Cerner la géographie des vulnérabilités sanitaires revient à resituer les déterminants de la santé dans toute l’épaisseur des territoires (contextes politiques et économiques, configurations socio-urbanistiques, jeux d’acteurs, constructions locales des risques etc.). C’est dans ce sens qu’il devient possible d’agir sur les inégalités sociales et territoriales de santé.


Chapitre 9

À quoi servent les cartes de vulnérabilité ? (pages : 181-203)

Ce chapitre identifie les objectifs des cartes de vulnérabilité, en France ou à l’international. L’opérationnalisation du concept cherche à légitimer et à suivre les effets des politiques publiques. Des choix théoriques et politiques sous-tendent la production des cartes comme leurs effets concrets sur les territoires.


Chapitre 10

Mesurer la vulnérabilité : de la pertinence de la participation (pages : 205-223)

Mesurer la vulnérabilité est aujourd’hui une priorité de nombre d’acteurs. La participation des personnes concernées est indispensable pour l’évaluation de la vulnérabilité. A partir d’exemples dans le Pacifique, l’analyse des processus et outils participatifs insiste sur les avantages, mais aussi sur les limites et difficultés posées par ces approches.


Chapitre 11

La vulnérabilité à l’heure des changements climatiques et de l’urbanisation planétaire (pages : 225-247)

Alors que le changement climatique s’amplifie, ce chapitre montre que l’engagement des responsables des villes pour une meilleure intégration des enjeux climatiques est nécessaire. Les villes sont à la fois fortement émettrices de gaz à effet de serre et des points chauds de vulnérabilité face aux impacts climatiques, mais l'adaptation tarde à s'opérer.


Chapitre 12

Acteurs et discours de la réduction de la vulnérabilité : de l’international au local (pages : 249-271)

L’analyse du processus d’internationalisation des acteurs et discours de la gestion des risques présente une évolution des formatages conceptuels qui ont progressivement perdu leur contenu critique. La mise en œuvre pratique d’un programme de réduction de la vulnérabilité en Amérique latine montre comment celui-ci est enfermé dans un cadrage qui remet en cause ses objectifs.