Traitements et cartographie de l’information géographique

La carte est un élément clé de compréhension des organisations spatiales, comme les graphiques renseignent sur les organisations des valeurs thématiques. Dans une démarche d’analyse, cartes et graphiques se complètent. Les pays du monde constituent un terrain idéal pour présenter le rôle de la carte, pour explorer et éclairer les relations entre les variables. Cette échelle pose aussi des questions particulières de données et de représentations.

La démultiplication et la diversification des données issues de la révolution numérique contribuent à renouveler les enjeux classiques de l’intégration d’informations géographiques hétérogènes et multisources. Si la visualisation de ces « nouvelles » données est facilitée par la diffusion de représentations cartographiques reconfigurées au sein du géoweb, leur croisement avec les données traditionnelles, essentiel pour leur donner du sens, est loin d’être immédiat.

L’information géographique mobilisée dans le domaine de l’environnement impose de combiner des données hétérogènes, recelant aussi bien des objets géographiques constitutifs du milieu physique que des mailles territoriales. La théorie des ensembles, sous-jacente à des opérations réalisées dans les logiciels SIG, est présentée. Elle fournit des cadres théoriques montrant les possibilités de construction d’objets cartographiques.

Outil essentiel pour identifier des configurations géographiques, la cartographie est étroitement liée aux mesures et indicateurs choisis. Développant l’exemple de la ségrégation ethno-raciale dans l’aire métropolitaine de Raleigh aux États-Unis, ce chapitre propose un panorama des principales approches théoriques et méthodologiques visant l’analyse des formes spatiales, discutant notamment des indices de ségrégation, des analyses multivariées et des approches dynamiques.

La carte, loin de constituer un objet purement descriptif ou illustratif, est un vecteur clé de la modélisation statistique d’un phénomène spatialement hétérogène. En mobilisant des données publiques du marché immobilier et des méthodes statistiques et cartographiques appropriées, les auteurs obtiennent des résultats fiables et reproductibles, invitant le lecteur à s’approprier la démarche et développer ses propres applications empiriques.

Le temps constitue un enjeu particulier dans le domaine de la représentation cartographique : c’est une dimension qui vient se « combiner » à la dimension spatiale, et nécessite des traitements spécifiques. Le chapitre discute des différentes formalisations possibles du temps et illustre les formes cartographiques capables de représenter le changement, le mouvement ou encore les temporalités d’un phénomène.

Cartogrammes, anamorphoses : derrière ces formes territoriales bousculées par les valeurs thématiques cartographiées opèrent différentes méthodes ou divers modèles. Ce chapitre dresse un panorama illustré de ces transformations cartographiques particulières au sein des traitements cartographiques/géomatiques, ciblant plus particulièrement la cartographie de données brutes associées à des surfaces et la représentation des distances temps.

Les méthodes d’exploration, agrégation et visualisation spatio-temporelles des données massives ont élargi le champ d’application de la cartographie et de l’analyse spatiale. Les nouvelles internationales publiées par les grands journaux de presse quotidienne de quatre pays d’Europe de l’Ouest (France, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni) entre 2014 et 2019 constituent un bon exemple des nouvelles pistes dans ce domaine.