Dynamiques du peuplement mondial

Depuis son départ d’Afrique il y a 150 000 ans jusqu’à sa sédentarisation quasi-complète aujourd’hui, l’histoire de la population humaine est celle d’une occupation toujours plus dense de la terre. Retracer ce long parcours, fait d’accroissements et de replis démographiques, est un élément incontournable pour comprendre la répartition du peuplement actuel. Si les statistiques modernes n’apparaissent qu’au XVIIIe siècle, il est néanmoins possible de proposer des estimations chiffrées du chemin parcouru par l’humanité.

La cartographie du peuplement mondial offre une image contrastée. La terre est désormais presque partout habitée, mais de manière très inégale, à toutes les échelles. Le premier enjeu pour cette cartographie est de dénombrer les habitants, et cela passe notamment par la définition de l’habiter, qui se heurte à la mobilité des individus. La question de la représentation des inégalités de peuplement arrive ensuite, et l’on y répond ici de plusieurs façons.

Les humains sont désormais majoritairement urbains, et les Nations Unis considèrent que la barre de 50% de la population vivant en ville a été franchie en 2007. Pourtant les différences entre pays, qualitatives et quantitatives, demeurent importantes. Définir la ville, au cours du temps et à travers les continents, est une nécessité pour comprendre ce que cela signifie aujourd’hui. Face à la démesure des métropoles contemporaines, la définition du phénomène lui-même est questionnée. La production urbaine évolue mais ne cesse pas.

Alors que l’accent est encore partout mis sur la croissance de la population mondiale, de nombreuses régions, voire certains pays, connaissent aujourd’hui une diminution de leur population. Après avoir présenté les composantes de la dynamique de population, un temps est accordé aux facteurs de la décroissance. Trois études de cas sont présentées (Japon, Europe Centrale, France) pour illustrer ce phénomène.

L’humanité s’est toujours caractérisée par le déplacement de ses membres à la surface de la terre. L’étude de la mobilité résidentielle contemporaine permet de comprendre comment se recompose le peuplement à l’échelle mondiale, mais surtout localement. En distinguant les différentes dynamiques à l’œuvre, on peut notamment montrer que les mobilités se différencient entre pays des Suds et pays occidentaux.

Les migrations internationales sont-elles un facteur de changement majeur de la répartition de la population mondiale ? L’exploration détaillée des migrations internationales contemporaines permet de comprendre que si les masses en mouvement sont importantes dans l’absolu, les impacts restent localisés. Les migrations semblent insuffisantes pour bouleverser l’ordre mondial, mais nécessitent néanmoins que l’on en saisisse leurs logiques et que l’on sache les mesurer.

Alors que chaque jour nous rappelle l’importance des changements climatiques et environnementaux en cours, leurs impacts sur le peuplement reste posé. Les mesures restent délicates, mais une méta-analyse, reposant sur de nombreux cas d’étude est possible. Les migrations liées au climat restent globalement marginales, mais deviennent de plus en plus importantes et risquent de devenir une issue nécessaire dans beaucoup d’endroits du monde.

Le peuplement du monde va continuer d’évoluer durant le XXIe siècle. Les inégalités de peuplement observées aujourd’hui vont probablement perdurer mais changer de nature, sous le coup d’abord de changement démographique naturel (natalité, mortalité). Les projections de l’ONU méritent d’être explorées, questionnées et cartographiées afin de proposer une vision claire de la manière dont la population mondiale pourrait se répartir à la fin du siècle. Le centre démographique du monde va se déplacer vers l’Afrique.