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Au cours des trente dernières années, l’histoire des techniques a été si largement renouvelée qu’un grand nombre de récits jadis canoniques ont été invalidés. Cet ouvrage collectif rend compte de plusieurs de ces recompositions majeures : les périodes anciennes n’ont jamais été des époques de stagnation technique ; les techniques ne se « diffusent » pas, mais s’interpénètrent et se réinventent en voyageant ; l’invention n’est pas une épiphanie individuelle mais un processus progressif et bien souvent collectif ; loin d’être neutre, le matériau est doté d’une agentivité propre ; les notions de capitalisme, de genre et d’environnement sont des apports féconds à l’histoire des techniques et ont permis d’infirmer de nombreuses naïvetés.
Ces travaux récents ont permis d’en finir avec la vision discontinuiste d’une histoire faite de ruptures techniques franches au profit de descriptions plus complexes permettant de mieux saisir les dynamiques réelles du monde d’aujourd’hui.
(FR) 1. Le moulin à eau médiéval : une histoire des techniques
2. La Chine et l’histoire globale des techniques
3. L’invention : réhabiliter un concept
4. Les matériaux et l’histoire des techniques
5. La technologie en histoire des techniques
6. L’industrie en histoire des techniques
7. Normes et marchandisation : technologie et capitalisme
8. Histoire des techniques et environnement
9. Techniques et genre
10. Histoire des techniques et anthropologie : mesure, moyen, miroir
11. Philosophie et histoire des techniques
Guillaume Carnino
Guillaume Carnino est maître de conférences en histoire des techniques à l’Université de technologie de Compiègne. Dix-neuviémiste, il s’intéresse aux fondements épistémologiques et industriels de la technologie.
Xavier Guchet
Xavier Guchet est professeur de philosophie à l’Université de technologie de Compiègne. Ses travaux portent sur l’histoire de la philosophie des techniques et les enjeux épistémologiques et éthiques des nouvelles technologies.
Chapitre 1
Le moulin à eau médiéval : une histoire des techniques (pages : 13-41)
Le moulin hydraulique médiéval est un objet particulier en histoire des techniques depuis l’article fondateur de Marc Bloch paru en 1935. Ce chapitre parcourt un siècle d’historiographie française et établit un état de la recherche à partir de trois thèmes : l’innovation et les temporalités techniques ; la matérialité des moulins ; les groupes et individus, vecteurs des changements techniques.
Chapitre 2
La Chine et l’histoire globale des techniques (pages : 43-55)
Ce chapitre retrace l'évolution de l'histoire des techniques en Chine et s'attache à montrer comment, dans le cas de cette région comme dans celui des autres régions du monde, cette histoire s'est élaborée en référence à plusieurs cadres conceptuels ou modèles. Le passage d'un modèle à un autre a entrainé des changements de paradigmes et des modifications du cadre de pensée, de la méthodologie et de l'angle de réflexion, mais aussi un élargissement des sources mobilisées. Ce chapitre insistera en particulier sur l'apport des réflexions sur l'histoire des techniques de cette région du monde pour l'ensemble de la discipline.
Chapitre 3
L’invention : réhabiliter un concept (pages : 57-74)
Alors que les science studies ont privilégié l’étude des usages sur celle de l’invention, la recherche a restitué la place des pratiques inventives dans les cultures techniques du passé. Loin des téléologies du progrès, loin aussi du paradigme de la science appliquée, l’invention apparait comme le produit de milieux techniques, porteurs d’interrelations à la source d’une pensée analogique et synthétique.
Chapitre 4
Les matériaux et l’histoire des techniques (pages : 75-94)
Ce chapitre examine comment les matériaux ont été pensés par les historiens des techniques. Il montre que l’opération d’abstraire les matériaux des objets et des actions techniques ne va pas de soi. Le chapitre défend néanmoins l’idée que les matériaux n’ont pas été aussi délaissés des spécialistes des techniques que ne le laisse entendre l’historiographie récente.
Chapitre 5
La technologie en histoire des techniques (pages : 95-111)
Le terme « technologie » est un mot-clé fondamental de la modernité tardive. Cependant, la migration du concept d’une langue à l’autre a fini par rendre ses significations confuses. Le chapitre examine l’histoire de cette confusion, en se focalisant sur la façon dont les significations anglaises du terme ont divergé de ses usages respectivement français et allemand, aussi bien chez les historiens de la technologie que dans le discours académique plus large.
Chapitre 6
L’industrie en histoire des techniques (pages : 113-143)
L'industrie, en tant que passage à l'échelle de dynamiques techniques préexistantes, est un phénomène bien plus ancien qu'on ne le croit. La révolution industrielle est un concept inadapté pour décrire les évolutions techniques des derniers siècles, puisque l'historiographie observe bien davantage un processus progressif d'industrialisation courant sur un demi-millénaire au moins.
Chapitre 7
Normes et marchandisation : technologie et capitalisme (pages : 145-166)
En réponse aux appels invitant les historiens des techniques à s’intéresser davantage au capitalisme, ce chapitre passe en revue un florilège de recherche au croisement de l’histoire économique et de l’histoire des techniques. Il se focalise tout particulièrement sur l’histoire des normes techniques, un domaine de recherche qui a donné lieu à de fructueux échanges interdisciplinaires. Cette littérature sur les normes techniques conserve toute sa pertinence dans les programmes de recherche actuels en histoire du capitalisme, notamment en raison des connexions multiformes qui existent entre la normalisation et les processus de marchandisation
Chapitre 8
Histoire des techniques et environnement (pages : 167-188)
Les doutes et les espoirs que les techniques suscitent à l’heure de l’« anthropocène », mais aussi les temporalités profondes et multiples des transformations techniques et environnementales appellent une compréhension historique des relations entre changement technique et transformations écologiques. Un tel objectif interroge tout à la fois l’histoire des techniques, qui s’attelle à comprendre les techniques en société à travers l’histoire, et l’histoire environnementale, dont l’objectif est de comprendre les liens dynamiques entre les sociétés et leurs environnements dans leurs dimensions matérielles, institutionnelles et idéelles. Alors que le lien technique-environnement apparaît essentiel dans les acceptions les plus courantes des « techniques », ce chapitre se propose de retracer la manière dont l’histoire des techniques et l’histoire environnementale se sont saisis des relations entre techniques et environnements. Il se penche sur la littérature française, tout en étant attentif aux influences internationales. Après avoir exposé la manière dont l’histoire des techniques a considéré les environnements, et l’histoire environnementale les questions techniques, il se concentrera sur les croisements explicites entre ces deux approches.
Chapitre 9
Techniques et genre (pages : 189-208)
Ce chapitre rend compte des liens qu'entretiennent le genre et les techniques dans l'histoire des sociétés contemporaines occidentales. Il propose une lecture de la production des identités de genre et de la socialisation des techniques dans différents contextes : des industries à la consommation, des cultures matérielles aux cultures digitales, de l'innovation à l'usage, de la mobilisation à la contestation.
Chapitre 10
Histoire des techniques et anthropologie : mesure, moyen, miroir (pages : 209-229)
L’étude des techniques par l’anthropologie, c’est-à-dire l’étude comparative et systématique des activités matérielles des « autres », est marquée d’ambivalence. Si les techniques sont d’abord perçues par les puissances occidentales comme une mesure de distinction vis-à-vis des peuples colonisés, elles deviennent au début du XXe siècle un moyen d’accession aux modes de production et de consommation du monde industriel globalisé, puis se révèlent être, plus récemment encore, un miroir qui amplifie et réfléchit notre propre technicité moderne.
Chapitre 11
Philosophie et histoire des techniques (pages : 231-254)
Le chapitre traite des relations entre la philosophie et l’histoire des techniques, principalement de la date de la création de la Society for Philosophy and Technology au milieu des années 1970, jusqu’à nos jours. Il montre que le dialogue entre les deux disciplines s’est progressivement établi, non sans malentendus parfois, dans le cadre de colloques interdisciplinaires, mais aussi à la faveur de la trajectoire singulière de chercheur.e.s qui ont su articuler étroitement la réflexion philosophique et l’approche historique